• Herbe

    Par curiosité

    -à peine-

    caprice, vanité?

    je t'ai arrachée

    portée à mes yeux

    sitôt rejetée, déjà oubliée.

    Quelle cruauté!

     

     

     


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  •  L'effet pygmalion, tous les enseignants en ont entendu parler lors de leur "formation". Du moins je l'espère.ouch

    Cette année, une élève m'a permis de constater une fois de plus que oui, il existe et oui, ça fonctionne. Je l'en remercie. Je tâcherai de mettre à profit son enseignement.

    Il y avait donc cette élève de 4e. Pas très bonne. Pas très impliquée et plutôt pipelette. Le mois de septembre se terminait à peine, que j'avais eu droit- me semblait-il - à quelques regards en coin ou demi sourires plutôt narquois. Je commençait à m'en défier.  Et puis..

    Et puis est arrivée la rencontre parents prof. Au moment même ou j'ouvre la porte, j'entends la miss en question terminer de dire discrètement à ses parents "Ça, c’est ma prof préférée." Ah oui? Moi? Tu es sûre?

    L'a t-elle réellement dit? Était-ce réellement pour moi ? Je ne le sais pas.

    Mais ce qui est évident, c'est qu'à partir de cet instant précis, nos rapports ont totalement changé. Et son travail également. J'ai obtenu plus et mieux que ce à quoi je m'attendais.

    Moi qui fondamentalement suis encline à trouver toujours quelque chose de positif chez les élèves, je me suis dit que je j'avais encore une bonne marge de progression, finalement.

    Merci Miss L. !

     

     


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  • Aujourd'hui, nous avons joué à un nouveau jeu avec les réglettes Cuisenaire. 

    Objectifs de ce jeu

    - calculer de petites additions

    - (comprendre la commutativité de l'addition)

    - (mémoriser progressivement quelques résultats -principalement les compléments à 5)

     

    Déroulement :

    Pas de long texte aujourd'hui. Si ce n'est pas assez clair, n'hésitez pas à demander plus d'informations.

    Cuisenaire - additions

    "Bon..je vois trois et encore deux"

    Cuisenaire - additions

    "Alors trois et encore deux, c'est autant que/pareil que .. 5 je crois"

    Cuisenaire - additions

    "Oui!"

    Cuisenaire - additions

    "Je vérifie ... C'est gagné!!"

     

    Et en version "je passe la dizaine"

    Cuisenaire - additions

    "Neuf et trois. C'est plus qu'un orange. Alors je pose déjà un orange et encore..deux"

    Cuisenaire - additions

    Cuisenaire - additions

     

    "Oui, gagné!"

    Cuisenaire - additions

    "J'ai un dix alors j'écris 1 en orange. Et j'ai deux, alors j'écris 2 en gris. Voilà".

     

    Et vivement que l'on pose le parquet..La moquette n'en peut plus.


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  •     Aujourd’hui, journée en tête à tête avec Anatole, grâce à sa varicelle. J’en ai profité pour sortir les réglettes Cuisenaire.

    Voici un compte rendu de ce que nous avons fait.  J'ai essayé de le rendre pratique pour ceux qui souhaiteraient reproduire la démarche chez eux.

    Pré-requis :

    - connaître les nombres écrits de 0 à 9

    - connaître la valeur des réglettes

    - avoir déjà réalisé des escaliers de 1 à 10

     

     

    1. Nous avons commencé par construire chacun l’escalier de 1 à 10.

     

    2. J’ai montré à A un papier sur lequel j’avais écrit le chiffre 2. Il l’a lu. Je l’ai posé devant lui en lui demandant de prendre la réglette correspondante dans son escalier. Il a ensuite posée celle-ci sur le papier. Nous avons fait la même chose pour les autres nombres de 0 à 9. J’ai proposé les papiers dans le désordre, mais les ai placés dans l’ordre par terre.

    3. Il restait le 10. Je n'avais pas préparé de papier avec ce nombre. « Ici, on voit 1 réglette orange et …rien d’autre. » Puis « Je vois un orange » j’ai écrit un 1 en orange « et rien, zéro » et j’ai écrit le 0 en noir.  J’ai finit par "Je vois 1 dix et rien" et vérifié rapidement si A. avait à peu près compris.

    4. Nous avons ensuite regardé mon escalier. J’ai fait monter les marches à une réglette (on peu prendre un petit personnage. Mais chez nous, les réglettes sont déjà des personnages puisque je les appelle souvent "Monsieur 1" ou "Madame "3"). Quand celle-ci est arrivée sur la marche « 10 », j’ai pris ma grosse voix pour lui faire dire « Oh... Je voudrais bien aller plus haut !! » A. a alors construit la marche suivante en posant une réglette orange surmontée d'une réglette blanche. Facilement, car on avait déjà un peu essayé lors d’une autre séance.

    5. Nous avons bien regardé cette nouvelle marche. Verbalisé quelque chose du genre « Ahh..ici, c'est bien ici ! Je suis plus haut. Parce qu'il y a 1 orange et encore un blanc. » J’ai tendu un papier à A « Est-ce que tu pourrais écrire ça ? » Il a posé le papier à côté des précédents et posé j’ai juste au dessus un rappel de la nouvelle marche, soit  une réglette orange et une réglette blanche. On a verbalisé. Il a écrit presque sans hésitation 10

    6. « Oui, mais moi, je voudrais aller plus haut!! » a alors protesté la réglette sur l’escalier.

    Numération de position Ici, on voit l'escalier en construction et le bonhomme-réglette vert foncé qui est arrivé sur la plus haute marche.

    7. Même déroulement. A n'a pas vraiment hésité. Avec les réglettes, c’est vraiment très visible et évident. Soit la marche est juste, soit elle est trop haute (et le "bonhomme" ne peut pas l'atteindre et pleure abondamment), soit elle est trop petite, et cela se voit car l'escalier redescend.

    Numération de position

    A noter que quand on est arrivé à la marche 15, comme les petits cubes blancs avaient tendance à s’éparpiller, on a trouvé la solution de les remplacer par la réglette correspondante (jaune, pour le 5). Cette étape est importante pour le passage de 19 à 20. En tout cas, il me semble qu’elle a contribué à rendre les choses vraiment simples.

    A noter aussi qu’en cours de travail, nous avons reçu l’aide de Nounours. Merci à lui !

    Numération de position

    8. « Oui, mais moi… ». Encore. Passage du 19 au 20. Là encore, le matériel guide. A. fabrique donc tout naturellement sa nouvelle marche avec deux réglettes oranges (Évident, car la marche précédente était constituée d'une réglette orange et d'une réglette bleue. Et après la réglette bleue, on prend une réglette orange).

    Arrive le moment de l’écriture de ce nouveau nombre. Là, A. a tâtonné. Il a bien verbalisé « 2 oranges et rien », mais a commencé par écrire 11

    Numération de position

    puis un 12 et enfin un 20. (2. 0 hihihi (juste pour Michel)).

    9. J’ai voulu poursuivre en lui présentant un papier sur lequel était noté 30, mais A. n’était plus réceptif. Nous avons fait une pause.

     Le temps de la séance a entièrement été décidé par A. et ça, c'est chouette (Ce serait tellement plus efficace si on pouvait agir de même en classe…). Tant que l’enthousiasme était présent, nous avons avancé.

     

     

           Environ une heure plus tard, A. a eu envie de se re-pencher sur ce travail. J’ai alors ressorti mon papier 30, mais A. m’a dit « Non, c’est moi qui le fait ».

    Chouette !

    Il a donc pris un nouveau papier, s’est installé avec ses deux feutres et a réfléchi.Là, Anatole réfléchit.

    Il a écrit 23. A moi de réaliser la collection correspondante en réglettes. Comme j'avais du mal, A. m’a aidé : « Il faut prendre 2 oranges parce qu’il il a un 2 orange.. et ensuite, 3 blancs ». Il a continué en proposant 89 ( !!) qu’il m’a, là encore, aidé à réaliser, puis 15, et enfin 36.. « 36, tiens, c’est rigolo, c’est presque mon âge ! » ai-je dit (aïe!) Age ? Hop ! On enchaine.

    Maman : 37. Une fois les réglettes trouvées, je les organise en petit train qui permet de voir une longueur.

    « Et A. ? Et G ? et Papa ? » (pour les réponses, il vous suffira d’observer le travail sur la photo…). Et grand moment de bonheur, A. a ensuite demandé :

    « Et Nounours ?»

    - Je ne sais pas. A –t-on avis ? Il a quel âge ?

    - Je ne sais pas.

    - Plus ou moins que papa ?

    - Mmm…Plus !

    - D’accord. Alors, tu vas écrire un nombre qui est PLUS GRAND que celui de papa. »

    Recherche.

     

    Un raté avec 19 (que l’on a réalisé avec les réglettes et immédiatement comparé aux autres) puis A. s’est rapidement réinstallé à la table, a rectifié et m’a proposé 46 !Ouiii !! 

    Il ne restait plus qu’à écrire Nounours (ce qui ne pose pas de difficulté car tous les sons sont connus.) Voilà. J’ai passé un très bon moment et A. a vraiment aimé.

    Bien sûr, ce ne sera pas acquis en une séance, et il faudra surement reprendre le cheminement plusieurs fois.

    Mais pour une première approche, je trouve cela très satisfaisant.

     

     


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  •        Je viens de visionner le reportage "Enfance sous surveillance" sur Arte +7.

    Une belle matière à réflexion sur la liberté et la norme.

     A partir de quand un comportement doit-il être jugé déviant ? Peut-on prédire le degré de violence d'un adulte à partir de ce qu'il a été enfant ? Et à quelles fins ? Comment juger ce degré de "déviance" ? L'être peut-il être résumé par des chiffres ?

    Les réponses apportées sans sourciller par plusieurs scientifiques sérieux en début de reportage laissent un sentiment diffus de malaise. Puis une première intervention dissonante, soutenue par un commentaire off pertinent et revigorant, met des mots sur cette impression.

    Comment ne pas être effrayé par ce que certains spécialistes du domaine (de l'enfance et des troubles du comportement) voudraient faire (font déjà) passer pour la norme? Exemple concret : le vol et le mensonge, pendant longtemps considérés comme étapes naturelles du développement de l'individu, sont maintenant utilisés dans des tests pris très au sérieux comme révélateurs d'une déviance.

    Jusqu'à ce député UMP qui produit son graphique corrélant de manière très lisible les troubles du comportement dans la petite enfance et la délinquance à l'âge adulte. Avec une belle courbe bien montante, sans possibilité de rattrapage. ...Graphique sans ordonnée, aussi... mais cela ne gêne pas l'auteur. On comprend rapidement que l'on est ici dans l'illustration pure d'un sentiment personnel érigé en dogme par le truchement d'un pseudo outil scientifique.

    Le problème des petites cases.

     

    Citations extraites du reportage :

    « On s’aperçoit qu’il s’agit en fait plutôt d’habituer la population à accepter une traçabilité du comportement ».

     

    « En Angleterre, depuis la fin des années 90, le gouvernement a lancé un vaste plan de lute contre la délinquance juvénile. Avec pour slogan ‘‘Dur avec le crime, dur avec les origines  du crime’’. C’est dans ce contexte que le ministère de la santé a mis en place le Family nurse partnership : un programme visant à identifier, dès la grossesse, les bébés considérés comme à risque. »

    Glaçant, n'est-ce pas ?


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